Croisilles
Croisilles. Petit village paumé au milieu du bocage normand. Haut lieu de mes vacances d'enfant, des souvenirs lumineux, mon oncle adoré à qui je pense souvent et qui repose là-bas, et mes cousins-cousines parfois frangines et frangins de substitution. Le temps des jeux, des mûres et des premiers verres de cidre artisanal délicieusement amer de la voisine. Les crapauds de pierre, les histoires pour se faire peur dans la cambrousse autour, les vieux disques de François Béranger dans le carton à disques, et puis de Caussimon, de Reggiani, de Ferrat, et ma tante qui m'explique le sens de leurs paroles qui sentent le drapeau noir -parfois rouge-, les vieux comics de mon grand cousin, les parties de belote, les expéditions à Etretat, la grande cheminée dans la vieille maison, le saule pleureur au coin, le lait frais de la ferme d'à côté le matin, et l'été sans fin, parfait, forcément parfait... et les petits matins brumeux, dans le champs en face... je dois beaucoup de ce que je suis à Croisilles, et à tout ce que ça implique de gens, de lieux, d'ambiances, de cultures, d'idées -d'idéologies?-, de liens...
(photo prise quelque part dans la première moitié des années 1990)
Un peu de musique pour aller avec? François Béranger, à toi de jouer: